I Quels sont les objectifs d’une
création
artistique pour des personnes
handicapées ?
1°)
L’évolution de ma démarche artistique
Mon travail artistique m’a
toujours
poussée à regarder l’homme et son comportement et
à le placer au centre des
préoccupations de recherches scientifiques du moment.
C’est ainsi que j’ai
abordé les relations de complémentarité entre
l’homme et des robots industriels.
Les perceptions de soi, de son environnement évoluent depuis
l’introduction
dans la vie quotidienne de la micro-informatique. Une autre recherche
fut le
dialogue « homme-machine » au moyen de la
reconnaissance vocale pour
organiser la navigation fictive d’un neurone dans le cerveau. Mon
approche du
monde médical a commencé dans les années 1990 avec
le service d’imagerie par
résonance magnétique qui m’a permis d’aborder
le monde des neurosciences. Plus
tard, l’utilisation de la Réalité
Virtuelle
m’a fait travailler sur les troubles obsessionnels du
comportement.
Chaque
fois j’ai intégré le monde de la
recherche à une démarche artistique, où
théâtre, rêve et poésie
s’entremêlent.
2°)
L’organisation
Chaque
idée devient rapidement un
projet multiculturel et pluridisciplinaire. Il est mené en
équipe, en étroite
liaison avec le monde de la recherche en sciences humaines, en
robotique ou en
informatique. Les artistes peuvent être des musiciens,
photographes, poètes ou
plasticiens.
3°)
Création et concept du projet Fragonard
Aujourd’hui
mon rôle est aussi
d’aller vers l’autre, vers celui avec qui je ne
peux pas
communiquer avec tous
les canaux appris et surtout pas avec la même notion du
temps. Un
grand mot des
vingt dernières années du XXème
siècle
était celui
« d’accélération ».
Ce terme
n’a pas le même impact chez ces enfants.
Leur corps, la distance hors de leur limite est un grand chantier
à mettre en
place. Il faut œuvrer prudemment, loin des pressions
médiatiques trop rapides.
Toutefois il semble important que ces enfants vivent pleinement avec
leur
handicap les bouleversements de notre société. Il
faut
créer des univers
multisensoriels qui intègrent et éveillent leurs
sens en
associant l’apport de
la navigation au sein d’un site interactif par exemple.
4°)
Le défi
Je
souhaitais monter une
véritable manifestation artistique à destination
des
enfants polyhandicapés.
Dès le départ je désirais trouver le
chemin pour
les plus déficients, démunis
tant au point de vue moteur que dans leur activité
cérébrale. Ces enfants sont
ceux qui ont le moins d’emprise sur nos activités
et dans
nos manifestations
culturelles.
Il fallait
canaliser ma propre
expérience issue du domaine de la performance, de
l’installation pour les
mettre au service d’un public différent.
Après une
journée à leur côté lors de
leur kermesse, j’ai bâti une après-midi
de
rêve à des enfants à la
sensibilité
et aux émotions très grandes mais
répondant
à des critères différents de ceux
que l’on peut utiliser pour des biens portants dans
l’art
contemporain.
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II La genèse de chaque
étape
1°)
Susciter des émotions
J’ai
longtemps réfléchi au
comment faire naître des émotions avec mes moyens
plastiques. Il fallait
trouver un espace hors de l’environnement quotidien pour
développer une histoire
sensorielle. Je me suis posé le problème comme
pour une
personne valide.
Comment amener à faire jaillir une émotion dans
un espace
délimité, transformé
pour l’occasion par des moyens plastiques et
poétiques.
2°)
Utiliser le sens de l’odorat
La
découverte des essences
parfumées du Musée International de la
Parfumerie de
Grasse a été le fil conducteur du
projet. L’odorat permet d’offrir et
d’évoquer
des espaces, des fruits, de faire
naître des plaisirs gustatifs, de déterminer une
gamme de
couleurs. Les choix
de parfums ont été
l’élément moteur
de chaque espace du parcours. Dans ce
champ, valide et handicapé, ont souvent les mêmes
atouts
car ce sens est mal
connu, moins développé que
l’ouïe ou le regard.
3°)
La naissance du parcours
Je
souhaitais agir dans un bel
espace où l’émotion peut
éclore plus
facilement. Il ne faut pas que la
superficie soit démesurée, cela peut
même
être une demeure offrant des vues sur
l’extérieur. Il faut surtout que le lieu soit
équilibré, calme, plein
d’histoires où handicapés et
éducateurs vont
sentir le plaisir de vivre, de
partager des émotions. Le déplacement entre les
différents niveaux fut pris
comme élément favorable. En effet dès
le
départ du projet je désirais pouvoir
promener les enfants au moyen de
« joëlette ». La
joëlette
inventée
par Mr Joël Claudel est une chaise à
porteur de grande
randonnée pour
handicapé. Les escaliers, les
dénivelés faisaient
entièrement partie du
parcours.
4°)
Comment un espace va être
délimité par les essences
L’espace
des jardins-terrasses a
été découpé en fonction de
son
accessibilité avec la
« joëlette » et
de la possibilité de l’isoler comme
étant une
étape. Le parfum associé à
l’espace, a déterminé des points forts
et
l’idée de définir un parcours est
née.
Chaque espace devait être autonome tant du point de vue des
volumes offerts, de
sa gamme de couleurs, de ses parfums. Chaque lieu offrait à
chaque enfant à
voir, à sentir, à toucher, à
écouter.
L’atmosphère devait être commune
à
l’ensemble des jardins-terrasses. Il s’agissait de
créer un univers que
l’enfant allait investir pleinement avec tout son corps.
Types
d’essences choisies :
Autour de la
fontaine :
odeur de mer, d’algues
Sur 1ère
terrasse : odeur de fruits quotidiens (banane, fraise, ananas)
1ere
pelouse : odeur de
fleurs blanches, jasmin, chèvrefeuille, vanille
2eme
pelouse : odeur
d’orange, fleur d’oranger, néroli
(étape
olfactive et gustative)
3ème
pelouse :
odeur de fête, chocolat, coca-cola, barbe à papa.
5°)
Intégration de la sculpture
Un
lieu offre déjà des volumes
avec ses arbres, ses massifs, les arbustes, les balustrades, les
décrochements.
Le parti pris de poser des sculptures est de proposer de nouveaux
volumes
manipulables par les enfants. C’est ainsi que le choix a
été fait sur des
matériaux comme les miroirs, les ressorts, l’eau
que
l’enfant peut manipuler.
Ils émettent des éclats de lumière,
des
vibrations. Il a été aussi
décidé de
casser les lignes verticales des arbres et des pelouses par des volumes
souples, créés par de longues chaînes
et
câbles pouvant servir d’accroche.
L’ensemble était surprenant, propre à
susciter un
apaisement général.
6°)
Ponctuation musicale
Autre
que la musique, présente
par des moyens techniques et le bruit métallique des
ressorts
agités, celle des
mots est le véhicule intense des émotions. Comme
les
odeurs, les mots peuvent
ouvrir toutes les portes d’espaces, de couleurs.
C’est
ainsi que fut pensé le
concept de poème personnalisé. Le
poète fait une
démarche personnelle auprès
des enfants sélectionnés pour cette
journée pour
s’imprégner de leur
personnalité. Le critère de base de
l’écriture de ces poèmes est la
présence du
prénom de l’enfant, peut-être celui
d’un
camarade et d’y ajouter quelques
images qui plaisent à l’enfant au dire de son
éducateur. Cela peut être le
cheval, la moto, la piscine…
Au-delà
des mots récités et
entendus, le poème est aussi un bel objet plastique que
l’enfant peut toucher.
Il a une matière non fragile, une couleur, un portrait
accroché. Le poème est installé
dans une sculpture qu’il rend vivante par sa
présence.
Tous les poèmes sont
regroupés dans un même espace durant la
journée. A
la fin de la journée, par
contre, chaque enfant emportera son poème avec lui,
c’est
un cadeau.
7°)
La création d’un site
interactif
La
logique du parcours suit les dénivellations
géographiques
du terrain.
Il ne s’agit pas de remonter et de descendre plusieurs fois
les
escaliers pour
fatiguer porteurs et enfants. Les étapes du parcours sont
également plus
physiques au départ et plus posées vers la fin
avec la
lecture des poèmes par exemple
et surtout par la mise en espace virtuelle du jardin même,
où les enfants se
trouvent. Le concept du site est de proposer à
l’enfant
des vues inédites des
jardins-terrasses à trois étapes
différentes. Les
jardins nus, les croquis
imaginés, les sculptures intégrées
à
l’espace. Les sens en éveil ne sont plus
ni gustatif, ni olfactif (l’odorat) mais proposent un
déroulement temporel, une
prolongation du regard vers des rotations visuelles toutes nouvelles
surtout
pour des enfants liés à un fauteuil.
Grâce à
un contacteur de grande dimension,
nommé PAD, l’enfant peut donner des impulsions
avec son
poing et activer des
vues lui évoquant des émotions de
l’après-midi. Il y a donc un retour rapide,
une synthèse de tout ce que l’enfant a
abordé avec
des angles et un rythme
entièrement nouveaux. |



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III La complicité entre
éducateurs/porteurs et
les enfants
1°)
Le jour « J »
Dès
le départ du parcours il se
crée une véritable complicité entre
les adultes
encadrant un enfant et ce
dernier. La « joëlette »
permet une
complicité à trois. C’est
ensemble qu’ils vont vivre chaque point fort.
L’enfant est
dépendant de son
porteur et les porteurs vont se positionner au mieux pour offrir
à l’enfant un
maximum de chances de s’épanouir. Il y a donc chez
le
porteur une traduction de
la scène en terme d’émotions pour la
faire passer
au mieux chez l’enfant qui
s’exprime par un geste, un rire et qui vont orienter le
positionnement,
l’échange. Les porteurs inventent le parcours au
fur et
à mesure.
La
lecture du poème, de même, entraîne
une complicité entre le récitant et
l’enfant
incapable de lire. Il y a des
échanges de voix, de gestes. C’est la mise en
place
d’une intimité à
l’écart de
toute futilité.
Le site
interactif, comme avec
les autres mises en éveil, offre des champs de vision
totalement
inhabituels
pour l’enfant mais également pour son
éducateur. Il
y a une émulation de ce
dernier pour faire avancer l’enfant dans les propositions du
site. Il le guide
dans un nouvel espace frontal. L’enfant continue
là aussi
son éveil des sens et
découvre l’action à distance.
2°)
Un peu de recul
Le
poème remis à la famille est
un élément qui peut aider l’enfant
à
poursuivre l’émotion d’un moment,
à
retrouver un plaisir vécu, sous une autre forme. Il
s’inscrit alors dans une
nouvelle dimension temporelle et assure une continuité.
La mise en
place du site
interactif permet également à
l’éducateur et
à l’enfant de revivre plus tard au
cours de la semaine, voir du mois, de manière active la
journée du parcours
sensoriel. Cette activité permet de gérer
l’apparition de frustration d’un
plaisir qui pourrait subvenir après une journée
orientée vers le plaisir et
l’éveil. L’éducateur ainsi
que l’enfant
peuvent en naviguant retrouver une
complicité passée et poursuivre par la parole,
par
l’évocation de sons, de
formes, les différents champs qui se seraient ouverts
à
eux.
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IV Création et Organisation
1°)
Création et artistes
Dans
ce concept général de
parcours multisensoriels, l’intuition, la
sensibilité ont
donné l’impulsion au
projet. Des limites de travail avaient été
définies dès le départ quant
à
l’atmosphère désirée, au
respect de
l’architecture. Chacun devait se poser la
question :
Dans ce
parcours, ballade du 18ème
siècle à la lumière du peintre
Honoré
Fragonard, comment est-ce que je peux
toucher « un sens »,
m’intégrer
moi-même et me donner à lire par les
enfants.
2°)
Organisation
Mon
travail a été de gérer les
institutions (musée de la
Parfumerie,
musée Fragonard,
services techniques municipaux,
associations au service du handicap) impliquées dans ce
projet
et de faire le
lien entre tous les artistes.
Chaque
corps de projet a été
confié à un artiste qui est totalement
indépendant
dans sa création mais lié à
la réussite du projet destiné aux enfants. Mon
rôle
fut de motiver les personnes
autour du lieu, des enfants et de la conception d’une
journée extra-ordinaire
où ils étaient responsables de la bonne marche de
leur
partie. Chaque artiste
avait une sorte de défi personnel face aux enfants,
qu’il
pouvait mener comme
il voulait. J’ai organisé des rendez-vous au sein
de
l’établissement spécialisé
« des Hirondelles » pour
découvrir les
locaux, pour prendre un peu de
temps avec les enfants, mais aussi pour discuter avec les
équipes de direction,
ergothérapeute et encadrement. Il y a eu aussi des
initiatives
personnelles de
la part de chacun pour rencontrer certaines personnes ou enfants. Deux
rendez-vous dans les jardins-terrasses ont eu lieu avec toute
l’équipe pour
imaginer le parcours et faire des essais de
« joëlette ».
Pour finaliser,
deux plasticiens
ont travaillé une semaine in situ pour créer
sculptures
et volumes. Un
photographe a fait le repérage pour monter le site
interactif.
Je lui ai soumis
mes croquis au milieu de semaine, l’animatrice du
musée du
parfum est venue
récupérer la liste de toutes les essences
choisies pour
les obtenir le jour
« J ». Une grande connivence
entre
l’équipe a permis d’atteindre le
résultat. Il y a eu un rapport de confiance, des
échanges
de croquis d’idées de
ma part pour toujours recentrer les espaces et pour assurer la
cohérence de
l’ensemble. La diversité issue de chaque artiste
est une
richesse importante et
stimulante. Il faut toutefois sans cesse veiller à ce que
toutes
les émotions
proposées individuellement coulent d’une
étape
à une autre, sans cassure. Le
concept du parcours doit toujours rester enchâssé
dans
l’atmosphère préétablie
dans la règle de départ.
|

L'écrivain Janny Lumeau lisant un poème |
V
Quels sont les écarts entre le prévu et le
résultat ?
1°)
La première surprise est la
très grande réceptivité des enfants et
des
accompagnateurs. Chaque objet peut
prendre une importance insoupçonnée, comme un
rideau de
fleurs placé dans un
escalier. Grâce à la complicité du
porteur et de
l’enfant, liés dans le
déplacement, dans l’espace, le facteur
« temps » ne joue pas de
rôle
important. On prend tout le temps nécessaire pour toucher,
regarder, sentir, se
poser, respirer le lieu, s’impatienter, laisser
échapper
des refus.
2°)
La deuxième surprise fut la
position de chaque artiste intervenant, à vivre cette
journée :
Il y a celui
qui souhaite vivre
la journée de l’intérieur en prenant en
charge un
enfant du début à la fin.
Celui qui reste
extérieur et qui
vérifie ou s’étonne que tout fonctionne
bien, que
personne ne se heurte à un
problème. Il n’est pas assez détendu
pour
s’individualiser auprès d’un enfant.
Il y a celui
qui donne une partie
de lui-même et qui vit chaque enfant comme une histoire
très personnelle.
3°)
La complicité entre enfant et
accompagnateur est grande au détriment d’un
échange
entre les enfants eux-mêmes.
Je peux imaginer de provoquer au sein d’une installation des
moments d’échanges
car j’avais sous estimé le rôle si
important de la
connivence avec l’adulte.
Seule l’activité autour du site interactif a
favorisé un regroupement des
enfants et des éducateurs. Un tel regroupement a aussi eu
lieu
en fin de
matinée autour de l’étape gustative.
Une grande
corbeille d’oranges variées,
destinées à devenir plus un jeu de balles,
s’est
transformée en effet
« machine à
café ». Les uns
échangeaient leurs avis sur ce qu’ils
venaient de vivre dans les terrasses supérieures,
d’autres
mangeaient avec les
enfants et s’étonnaient des différentes
couleurs et
goût des oranges,
découvraient leurs essences.
4°)
J’ai constaté qu’il est
utopique de vouloir transposer d’un lieu à
l’autre
l’expérience vécue par un
groupe. Il s’est avéré être
d’un faible
impact le fait de réinstaller des
éléments de l’installation dans le
jardin de
l’institution. La magie du lieu
choisi pour l’action manquait cruellement. Par contre il
devient
positif s’il
joue le rôle de rappel avec le site en apport. Le site
interactif
franchit
allègrement le barrage du lieu et porte avec lui la
même
intensité. Il joue
vraiment le rôle de passage qui évite une rupture
trop
abrupte des sensations.
5°)
Les photos, comme la vidéo sont des témoignages
importants tant pour
les artistes que les éducateurs et les famille. Ces outils
permettent de capter
les regards et les sourires si évocateurs chez ces enfants.
Pour
les
éducateurs, c’est un moyen de se voir en situation
de
travail un peu
particulière, de découvrir combien ils
étaient
impliqués dans cette journée
hors du quotidien. Pour les artistes cela a permis de saisir la
cohérence des
différentes étapes. |
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VI Regard du point de vue médical
– personnel d’encadrement
1°)
Mots de
parents
J'aimerais
en tant que parent dire à quel point le regard de l'artiste
sur l'enfant handicapé m'a mis du baume au coeur : regard
exempt de toute gêne, contrairement aux regards des
gens de la rue, regard actif parce que tour à tour attentif,
inspiré, contemplatif ou souriant et affectueux. A
ce propos le sculpteur me disait que l'artiste, au même titre
que la personne handicapée, est souvent
considéré comme "en marge", ce qui explique et
favorise une certaine connivence entre ces deux mondes.
-Pour aider
à améliorer ce parcours je conseille de
laisser plus de place à la muommunication sique: musique
instrumentale mais aussi chants et mimes. La vie avec
Bénédicte est une véritable
comédie musicale. Chaque instant de la journée,
chaque rituel (repas, brossage de dents, entrainement à la
marche,douche, ...) est rythmé par une chanson.Je pense que
ma fille conçoit le paradis ainsi...car la
réalité est autre puisque maman est
quelquefois limitée par son repertoire ou n'est pas
d'humeur à pousser la chansonnette.
2°)
Mots des éducateurs
Les mots qui reviennent
le plus sont
“beau, original, très bon accueil, très
sympathique”.
La richesse visuelle de
l'environnement
aurait été peut-être plus adaptée pour des
enfants voyants. Il y avait dans le
groupe d'enfants présents une grande proportion d'enfants mal ou
non voyants,
et plusieurs personnes se sont senties frustrées, ou ont
regretté de ne pas
pouvoir partager cette sensation avec eux. Le choix des enfants avait
été
effectué en fonction de leur participation aux ateliers
d'éveil sensoriel de
L'IME. On pourrait peut-être sélectionner les enfants
autrement? (gros sujet de
discussions avec des pour et des contre...). En fait, certains enfants
ont
semblé plus en profiter, mais on n'a pas trouvé de
caractéristique commune (on
a noté une bonne participation chez un enfant mal-entendant et
un enfant
mal-voyant par exemple).
Pour
le personnel présent, cette journée a été
vécue comme une fête, un évènement
exceptionnel. Mais nous nous sommes sentis aussi en
“découverte” que les
enfants, on découvrait tout en même temps qu'eux. Pour les
accompagner le plus
efficacement possible, c'est peut-être mieux si on a
découvert avant eux, et
réfléchi à la façon de leur
présenter chaque “attraction”.
Je
me suis aussi souvenue d'une formation à la méthode
d'éveil sensoriel
Snoezellen, qui nous avait permis de réaliser qu'une
expérience sensorielle a
besoin d'être répétée pour être
intégrée.
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VII Comment créer un parcours
1°)
Les critères déterminants
Le choix du lieu
Le choix
d’une
date
Le nombre
d’handicapés
participants
Les types de
handicaps
envisagés,
les tranches d’âges.
La
répartition par groupes
La
longévité du parcours (1
semaine, 1 mois…). Ceci est important pour gérer
le choix des matériaux, pour
déterminer de la mobilisation ou non des artistes
intervenants.
L’implication
de services
municipaux ou ateliers pour aider à l’installation
ou prêts de matériel
La
présence in situ des artistes
pour monter le parcours. Le minimum envisageable est une semaine et
peut
s’étendre en fonction de l’importance du
parcours.
La
pérennité de l’action au
travers d’un site interactif, réutilisable pour
les handicapés, pour le personnel
et comme témoin.
2°)
Institutions impliquées et
budget
Le budget doit
être monté
ensemble pour garantir la réussite de l’action et
assurer la rémunération
descente des artistes impliqués.
Sachant que
chaque
artiste va
travailler au minimum quinze jours complets, cela fait 2000 euros par
personne
à envisager indépendamment du
matériel. Ce dernier peut être trouvé
sur place
ou dans des ateliers municipaux.
Il faut
chercher les
institutions
publiques locales ou régionales à impliquer ou
les subventions extérieures
privées en insistant sur le rôle innovateur de
cette démarche artistique au
service de ce public démuni.
La
presse mais aussi la radio et la télévision
régionale ont un rôle à
remplir. Elles sont les relais vers le grand public pour faire
connaître ce
type d’interventions artistiques au même titre
qu’une exposition temporaire
dans une galerie.
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